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Graines de réflexion.

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6 avril 2010

Philosophie

Si tu peux voir détruit l'ouvrage de ta vie
Et, sans dire un seul mot te remettre à bâtir

Ou perdre d'un seul coup le gain de cent parties
Sans un geste et sans un soupir.

Si tu peux être amant sans être fou d'amour,
Si tu peux être fort sans cesser d'être tendre,
et, te sentant haï, sans haïr à ton tour,
Pourtant lutter et te défendre.

Si tu peux supporter d'entendre tes paroles
Travesties par des gueux pour exciter les sots,
Et d'entendre mentir sur toi leurs bouches folles
Sans mentir toi-même d'un mot.

Si tu peux rester digne en étant populaire,
Si tu peux rester peuple en conseillant les rois
Et si tu peux aimer tous tes amis en frères
Sans qu'aucun d'eux soit tout pour toi.

Si tu sais méditer, observer et connaître,
Sans jamais devenir sceptique ou destructeur,
Rêver, sans laisser ton rêve être ton maître
Penser, sans n'être qu'un penseur.

Si tu peux être dur sans jamais être en rage,
Si tu peux être brave et jamais imprudent,
Si tu peux être bon, si tu sais être sage,
Sans être moral ni pédant.

Si tu peux rencontrer triomphe après défaite
Et recevoir ces deux menteurs d'un même front.
Si tu peux conserver ton courage et ta tête,
Quand tous les autres la perdront.

Alors, les rois, les dieux, la chance et la victoire
Seront à tout jamais tes esclaves soumis,
Et, ce qui vaut mieux que les rois et la gloire,

Tu seras un homme, mon fils.

Rudyard Kipling

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30 mars 2010

Problématique

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Deux ennemis, c'est le même homme divisé.

Cioran.

30 mars 2010

Réflexion

Ce qui rend les mauvais poètes plus mauvais encore, c'est qu'ils ne lisent que des poètes (comme les mauvais philosophes ne lisent que des philosophes), alors qu'ils tireraient un plus grand profit d'un livre de botanique ou de géologie.On ne s'enrichit qu'en fréquentant des disciplines éloignées de la sienne.
Cela n'est vrai, bien entendu, que pour les domaines où le moi
 sévit.

Cioran.

30 mars 2010

Citation

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"Ce que je sais à soixante, je le savais aussi bien à vingt.
Quarante ans d'un long, d'un superflu travail de vérification..."

Cioran.


18 janvier 2010

Avis

"Les hommes ne pensent plus quand ils sont en groupe. Ils s'amusent, c'est tout...
Ils s'abritent derrière l'opinion de la majorité, ils tissent des liens superficiels, s'amusent, collaborent et font semblant d'être unis, pour ne plus être seuls.

Et ils finissent par faire la chasse aux sorcières."

Issu de la bande dessinée japonaise (manga) Ki-Itchi


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10 octobre 2009

Sur la photographie

L’appareil photographique est pour moi un carnet de croquis, l’instrument de l’intuition et de la spontanéité, le maître de l’instant qui, en termes visuels, questionne et décide à la fois. Pour  « signifier » le monde, il faut se sentir impliqué dans ce que l’on découpe à travers le viseur. Cette attitude exige de la concentration, de la sensibilité, un sens de la géométrie C’est par une économie de moyens et surtout un oubli de soi-même que l’on arrive à la simplicité d’expression.                   

Photographier : c’est retenir son souffle quand toutes nos facultés convergent pour capter la réalité fuyante ; c’est alors que la saisie d’une image est une grande joie physique et intellectuelle.

Photographier : c’est dans un même instant et en une fraction de seconde reconnaître un fait et l’organisation rigoureuse de formes perçues visuellement qui expriment et signifient ce fait.

C’est mettre sur la même ligne de mire la tête, l’œil et le cœur. C’est une façon de vivre.

                                                                                                   Henri CARTIER-BRESSON

17 août 2009

La fuite

Vous vous dites que dans un monde meilleur, avec une meilleure femme, un meilleur mari, de meilleurs enfants, une meilleure maison, dans une meilleure région, tout irait beaucoup mieux, et que, finalement, là vous seriez silencieux. Vous pensez que vous n'êtes pas silencieux à cause de l'extérieur, à cause des influences négatives de tout ce qui est autour de vous. En effet, comment pourriez vous être silencieux dans un tel monde?

Si vous pensez ainsi, si ceci est votre logique, alors ce meilleur monde que vous espérez ne viendra jamais. Où que vous soyez, vous serez dans le monde. Il y a partout des voisins, des femmes, des maris, des enfants. Vous pouvez vous illusionner que, quelque part, le paradis existe mais la réalité est que c'est l'enfer partout. Avec ce type de mental, c'est partout l'enfer. Ce mental est l'enfer.

                                                                        Osho.

17 août 2009

Sur la joie

On s'arrange mieux des larmes que de la joie.

La joie est destructive: on ne se sent pas à l'aise avec elle. Solitaire, la douleur? Quel mensonge! La douleur trouvera toujours un bon million de crocodiles pour verser un pleur en sa compagnie. Le monde est en larmes pour l'éternité. Le monde est baigné de larmes. Le rire, c'est un instant qui passe. Mais la joie, la joie est une sorte de saignée extatique, une infamie de super-contentement qui déborde par tous les pores de l'être. On ne rend pas les gens joyeux du seul fait que l'on est joyeux soi-même. La joie trouve sa source dans l'être: elle est ou n'est pas. Elle se fonde sur des raisons trop profondes pour être comprises ou pour se communiquer.

Être joyeux, c'est être un fou en liberté dans un monde de tristesse et de fantômes...

Henry Miller, Sexus.

8 juillet 2009

Remarque



"L"homme n'est accompli que lorsque son cœur reste égal dans les quatre situations suivantes: quand on lui oppose un refus, quand on lui fait une faveur, quand on le glorifie, quand on l'abaisse"

Uthman de Hira

30 juin 2009

Vents

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C'étaient de très grands vents sur toutes faces de ce monde,
De très grands vents en liesse par le monde, qui n'avaient d'aire ni de gîte,
Qui n'avaient garde ni mesure, et nous laissaient, hommes de paille,
En l'an de paille sur leur erre... Ah! oui, de très grands vents sur toutes faces de vivants!

Flairant la pourpre, le cilice, flairant l'ivoire et le tesson, flairant le monde entier des choses,
Et qui couraient à leur office sur nos plus grands versets d'athlètes, de poètes,
C'étaient de très grands vents en quête sur toutes pistes de ce monde,
Sur toutes choses périssables, sur toutes choses saisissables, parmi le monde entier des choses...

Et d'éventer l'usure et la sécheresse au cœur des hommes investis,
Voici qu'ils produisaient ce goût de paille et d'aromates, sur toutes places de nos villes,
Comme au soulèvement des grandes dalles publiques,
Et le cœur nous levait
Aux bouches mortes des Offices. Et le dieu refluait des grands ouvrages de l'esprit.

Car tout un siècle s'ébruitait dans la sécheresse de sa paille, parmi d'étranges désinences: à bout de cosses, de siliques, à bout de choses frémissantes,
Comme un grand arbre sous ses hardes et ses haillons de l'autre hiver, portant livrée de l'année morte;
Comme un grand arbre tressaillant dans ses crécelles de bois mort et ses corolles de terre cuite --
Très grand arbre mendiant qui a fripé son patrimoine, face brûlée d'amour et de violence où le désir encore va chanter.

Saint-John Perse.

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